Créée en 2018 par l’éditeur de logiciels Isagri, la start-up Promize fait des petits. Parmi eux, l’application Spotifarm. Imaginée il y a près de deux ans et demi, sa première version a été lancée au salon Sima 2019. « Notre objectif était d’aider les agriculteurs dans leur tour de plaine, à travers un outil simple », explique Alexandre Diaz, directeur de l’innovation d’Isagri et responsable marketing de Spotifarm. Pour lancer l’application, Promize a voulu écouter les besoins d’agriculteurs utilisant déjà ou non les solutions d’Isagri. « Nous nous sommes rendu compte que les agriculteurs avaient besoin de connaître l’état de leurs cultures à distance, en temps réel, en particulier ceux qui ont des parcelles éloignées sur lesquelles ils ne peuvent pas aller régulièrement », souligne le responsable marketing de Spotifarm. À partir d’images satellitaires, l’application va calculer un indice de végétation. Elle envoie des cartes tous les deux à cinq jours à l’agriculteur, selon la zone en France où il se trouve, et peut l’alerter s’il détecte un problème qui nécessite une intervention sur une parcelle. « Grâce au niveau de végétation, on peut identifier un stress sur la plante. Cela peut provenir d’un excès ou d’un manque d’eau ou de carences en nutrition. C’est l’agriculteur, une fois alerté, qui va se rendre dans son champ et déterminer précisément l’origine du problème », détaille Alexandre Diaz.

Fertilisation et pulvérisation modulées

Depuis février 2021, les agriculteurs ont la possibilité de moduler les doses d’intrants en fonction du niveau de végétation de leurs cultures. « Nous fournissons des cartes d’application que l’agriculteur va pouvoir utiliser pour faire ses propres cartes de modulation intraparcellaires pour la fertilisation et la pulvérisation ». Deux formats sont possibles : Shape et depuis peu IsoXML.

En revanche, Spotifarm se refuse à faire des conseils de modulation et à marcher sur les plates-bandes de certains concurrents. « Nous avons fait le pari de la simplicité et de l’autonomie pour l’agriculteur, avec un coût nettement inférieur », insiste Alexandre Diaz. Le service est ainsi accessible avec un abonnement de 27 €/mois quel que soit le nombre d’hectares et de parcelles, contre « 8 à 15 € par hectare chez les concurrents qui livrent des cartes avec des préconisations de dose », affirme le responsable marketing.

Depuis le début d’année, Spotifarm est accessible en application sur smartphone Apple et Android, et non plus seulement sur un ordinateur.

Disponible en France, Belgique, Suisse et Espagne, Spotifarm sera lancée au Royaume-Uni, en Roumanie et en Italie en 2022. Pour l’instant, 7 000 agriculteurs sont utilisateurs, représentant 515 000 hectares et 115 000 parcelles sont monitorées chaque semaine, selon Isagri. L’objectif est d’atteindre 15 000 utilisateurs d’ici deux ans.