Suite à une décision du Président de la République le 8 novembre dernier, les 50 sites industriels les plus émetteurs de CO2 devaient négocier avec le ministère de l’Industrie un contrat de transition écologique, afin de mettre en place une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. La sucrerie d’Arcis-sur-Aube est positionnée comme le 50ème site le plus émetteur de CO2, c’est pourquoi Cristal Union a présenté à Bercy son projet de décarbonation, avec une première échéance à horizon 2030. « Notre but est d’utiliser les ressources internes que nous avons pour produire nos propres sources d’énergie », a déclaré Xavier Astolfi, directeur général de Cristal Union. Le groupe souligne les premières économies réalisées entre 2010 et 2020, avec une diminution de 8 % de consommation d’énergie et de 15 % des émissions de gaz à effet de serre. Le projet « ambitieux » annoncé par Xavier Astolfi à Roland Lescure prévoit une économie de 100 000 tonnes de CO2 par an, sur le seul site d’Arcis, « mais il est parfaitement transposable sur l’ensemble de nos sites », précise le directeur général. Les trois chaudières au gaz existant à Arcis vont être remplacées par une nouvelle chaudière vapeur à haute pression, qui sera alimentée par des pulpes de betteraves séchées, du bois et du biogaz. Le coût de carbone économisé avoisine les 100 €/t.

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Un projet coûteux

« Notre principal concurrent, c’est le sucre de canne, qui est décarboné puisqu’il utilise déjà cette technique. Nous n’avons donc pas la possibilité de retransmettre à nos consommateurs cette décarbonation dans notre prix de vente », a annoncé Xavier Astolfi au ministre de l’Industrie. Ce projet est coûteux et « il nécessitera un accompagnement financier de la part de l’État », a-t-il ajouté. Le groupe sucrier soulève également la question de « la saisonnalité de l’activité ». « Nous voulons que cela soit pris en compte. Nous produisons sur 4 mois de l’année, pendant la récolte, avec une intensité énergétique très forte », a expliqué le directeur général de Cristal Union. Le fait d’être autonome en énergie, puisque ces projets se font en cogénération, exclurait la sucrerie du réseau gaz et électricité et permettrait une économie de plusieurs centaines de gigawatts, selon le groupe.