Cette fois ça y est. L’arrêté tant attendu concernant l’autorisation de l’utilisation des néonicotinoïdes en enrobage de semences de betteraves a été enfin publié ce samedi 6 février.

Il autorise formellement l’usage de semences de betteraves traitées pour 2021 pour une durée de 120 jours avec 25 % de substances en moins, par rapport aux enrobages réalisés habituellement.

Cet arrêté fait suite à l’avis de l’Anses daté du 23 décembre relatif « aux mesures d’atténuation des risques devant figurer dans toute dérogation à l’interdiction d’utiliser des produits à base de néonicotinoïdes ou substances à mode d’action identique » et à la réunion du 22 janvier du conseil de surveillance, créé par la loi instaurant le retour des néonicotinoïdes en enrobage de semences de betteraves.

L’arrêté détaille également des mesures d’atténuation des risques pour les pollinisateurs, spécifiques aux cultures suivantes de maïs et de colza qui seront soumises à un avis de l’Anses. Selon le ministère, « ce sera aux professionnels de justifier et de détailler le mieux possible leurs propositions d’atténuation des risques » pour permettre de cultiver du maïs en N+1 et du colza en N+2. Aucun calendrier n’est pour l’instant prévu pour la réponse de l’Anses.

Les betteraviers devront donc faire un choix pour leur semis dans quelques jours, avec une nécessaire prise de risque, quant à la culture possible en 2022 dans leur rotation. Malgré cette incertitude, le ministère de l’Agriculture et l’Alimentation a souligné le 5 février que les professionnels de la filière betterave-sucre prévoient une baisse moyenne de seulement 5 % des surfaces semées en 2021, « cela permettant de préserver la filière, l’outil industriel et la souveraineté alimentaire de la France ». Sans cette autorisation, « la baisse des surfaces aurait pu atteindre 25 % avec un risque de fermetures de 4 à 5 sites industriels », selon le ministère.